D'Édimbourg à presque Inverness

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Distance

195.05 km

Durée

11:06:01 h

Dénivelé

1 861 m

Vitesse

17.57 km/h


Comme souvent, le réveil est dur. Je n’ai pas pu bien monter la tente, faute de poteau assez haut. Avec la pluie, le tissu s’est détendu et s’est délicatement collé à mon dos, me permettant ainsi de sentir le doux massage des grosses gouttes qui tombent.

Je me change et prends mon petit-déjeuner dans une tente de location à côté, histoire d’être au sec. J’en profite pour me faire l’un de mes fameux cafés instantanés, car de toute façon, je sais que je dois m’occuper de mon pneu crevé.

Toujours sous la pluie, je me transforme donc en chirurgien et, armé de ma pince plate, je me mets en quête du petit morceau de limaille, coincé dans la carcasse du pneu, qui m’a causé tant de soucis. Rapidement, il est extirpé et la nouvelle chambre montée. Je répare aussi l’ancienne, elle resservira sûrement.

Une fois le vélo remonté, la pluie redouble d’intensité. Je me planque sous la tente en attendant que le grain passe (douce innocence) et je retravaille mon itinéraire.

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8h15, la pluie tombe toujours mais je n’y tiens plus, je me décide à lever le camp. Au moment de partir, le propriétaire m’interpelle pour discuter un peu. Problème, depuis hier soir, sa mâchoire ne s’est pas desserrée par magie, je ne comprends toujours rien. Avec moult hochements de tête et sourires gênés, je prends le plus poliment possible congé de mon hôte.

Une fois de plus je suis en combinaison intégrale et cette fois c’est nécessaire, je prends un torrent sur la tête. Malgré tout, je suis dans une forme éclatante, presque hilare. Il faut dire que les paysages noyés dans la brume sont magnifiques, j’aperçois au loin le bras de mer devant Édimbourg.

La route jusqu’à Kinross se fait sous la pluie battante, puis une discrète éclaircie se transforme en soleil radieux une fois arrivé à Perth. À partir de là, le bonheur sera complet et total, sans ombre au tableau.

Le temps est radieux, j’essuie juste une averse à midi vers Pitlochry. En discutant avec le cuisinier d’un café, j’apprends que le passage dans les Highlands est imminent.

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Et quel passage ! Sous un ciel magnifique - lumineux, mais chargé de gros nuages lourds - je passe enfin dans la partie sauvage de l’Écosse. Des collines à perte de vue, de grandes rivières grondantes, des parterres de fleurs à n’en plus finir.

La route se fait très bien, il s’agit d’une piste cyclable parfaitement bitumée qui suit la grande nationale qui dessert le Nord. Je roule bien, sauf quand le vent en décide autrement, ce qui n’arrive que rarement.

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J’ai jeté mon dévolu depuis longtemps déjà sur un camping en forêt, à 40 miles d’Inverness et dans lequel, pour une fois, je peux m’installer sans encombre (c’est moins drôle pour vous mais un soulagement pour moi… !).

Je finis cette journée sans encombre par un somptueux dîner constitué de grands pains pitas, tartinés de tzatziki et fourrés aux tomates, salade, poulet mariné et mozzarella. Oui, je ne me prive de rien. Ce repas ne serait pas complet s’il n’était arrosé d’une cuvée spéciale de Paolozzi, la craft beer d’Édimbourg.

Je remarque néanmoins ce soir que la “petite” douleur au niveau de mes oreilles provient tout simplement de leur cuisson au Xe degré (comprendre : elles font des cloques). En même temps, avec la pluie et le soleil intermittents, pas toujours facile de penser à la crème. Il était décidément temps que j’aie une glace à ma disposition.

Ce soir je décide également de laver certains de mes vêtements, je commence à remarquer la création quasi systématique de zones de sécurité autour de moi quand je rentre dans les magasins.

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Enfin et pour répondre aux FAQ des commentaires, oui, l’une des gourdes est malheureusement décédée, non pas à cause de la boue, mais à cause d’un frottement inopiné avec la roue, qui a entamé le plastique jusqu’à la trouer. Concernant les midges : c’est fait ! Ils me tournent autour en ce moment même, c’est un moment de partage intense que nous vivons (enfin surtout eux).

Je m’amuse à écouter mes voisins bikers. Les gens commencent à avoir le vrai accent du nord, les r rroulent et le très convenu “yes” est devenu “hay”. Un peu comme une impression d’être chez les pirates.

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Demain, je dois me rendre à quelques dizaines de miles de mon objectif pour cette première partie de voyage : John o’ Groats. Le jeune Belge que j’ai rencontré dans le ferry pour Portsmouth est également dans la même optique, mais il a opté pour la route depuis l’ouest.

Il m’a proposé ce soir une petite course amicale pour le grand Nord. Accepterai-je ?

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Commentaires

Moum

Ce qui est bien avec toi Ivan, c’est que tout paraît facile… toujours. Ça “roule” en quelque sorte, sans vouloir faire de jeu de mots facile 🥸 ! Quand tu étais petit, on t’appelait Ivan trouv’tout, tu t’en souviens ? Bon, tu es récompensé de cette bonne humeur à toute épreuve, et c’est la moindre des choses, en découvrant les Highlands sous le soleil ! Magnifique !! Heureusement que j’ai vu ta photo, le maillot ouvert négligemment, (très fin d’étape, arrivé premier, bien sûr…), avant celle du matin car tu m’as fait un peu peur… ces petits yeux… Tu m’as rappelé quelqu’un 🤔… ! J’espère que tu vas t’accorder une journée de repos après une semaine si intense et profiter de ce paradis ! I kiss you goodnight 😘

Dad

Oh my goodness me ! Just magnificent ! Gorgeous ! Sans aucun doute les plus belles photos depuis le départ. Le pneu réparé, le quasi-soleil, l’espace qui s’ouvre… You know what ? I think you’re happy… Remember if you can, je t’avais emmené au nord d’Inverness, à Cromarty. Quelle beauté ! Je dois te l’avouer maintenant, j’allais à la rencontre de Marie-Pierre… la voix de Marie-Pierre, sa voix de velours quand elle déclinait les prévisions de la météo marine par zone : sur Fisher, Dogger, Cromarty… la mer sera grosse à très grosse… Cette voix avait le pouvoir de faire voyager en poésie sonore. Aujourd’hui, c’est grâce à toi que l’on vibre et j’avoue avoir l’impression d’y être. Seul petit bémol : c’est sûr, il est très bien ce maillot mais, pour ma part, j’ai un peu peur que les Écossais ne te prennent pour… un Italien… Va pour avoir sacrifié le Royaume de Naples et le duché de Milan, passons pour Nice et la Corse qu’ils nous ont longtemps chipotées. On oublie la bataille des Alpes - tout ça c’est l’histoire de nos aïeux… Mais depuis il y a eu Materazzi, et là la plaie est béante… L’autre maillot est-il sec ? Come on son, keep dreaming… Sei il più bello !!! 😉😉

Max

Respect et admiration Ivan ! Cher président tu es sur la route du bonheur, et tu sais y faire pour nous le partager ! Soigne-toi bien les pieds mon pépère ! Mais à ce stade-là, c’est toi qui nous donnes des leçons, sans aucun doute ! Keep pushing !

Lucie

Coucou Ivan !! On suit tes aventures en famille depuis l’Ardèche !! On admire ton périple et ta plume ☺️ Super ce voyage, profite bien et on attend la suite des aventures ! Gros bisous La Chusseau Family

Sandrine

Ta plume n’en finit pas de nous faire voyager ! C’est vraiment très agréable de te lire ! Évidemment ton coup de pédale y est aussi pour quelque chose ! Merci encore une fois de nous faire partager ces magnifiques photos ! Ces splendides paysages sont le salaire de ton courage !