La traversée de l'île de beauté
Quelques 10 jours de randonnée nous emmènent sur les pentes Corse, à la conquête du mythique GR20. Qui du soleil, du dénivelé diabolique ou du surtourisme aura notre peau ?
Distance
202.45 km
Durée
78:51:50 h
Dénivelé
15 303 m
Vitesse
2.57 km/h
Départ
Drôle d’ambiance ce matin au refuge. Nous sommes nombreux à terminer l’aventure GR20 aujourd’hui et il flotte à l’aire de bivouac une atmosphère décontractée et sereine. D’autant que la journée s’annonce belle. Le soleil se lève paresseusement sur l’île de Montecristo, au nord-est de la Corse et nous nous offrons le luxe de quelques minutes de silence devant la multitude de variations orangées que prend le ciel.
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Maussade
La soirée festive d’hier a laissé des traces, nous sommes moins reposés qu’à l’accoutumée. Surtout, la pluie a retardé notre départ d’environ une heure et un épais brouillard recouvre le lande. Nous partons tout de même à la frontale un peu après six heure, pour ne pas trop décaler notre journée.
Malheureusement, cette première partie de journée, qui doit nous mener jusqu’au refuge d’Asinau est particulièrement éprouvante. Vent, humidité et fraîcheur seront les maîtres mots de cette ascension. Au sommet, on ne voit rien.
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Cette nuit un sanglier a volé un bâton de randonnée, percé une tente et dispersé notre poubelle.
Contre l’orage
Une fois de plus, nous luttons contre le temps aujourd’hui, car un orage violent est prévu en début d’après-midi. Nous nous mettons en route un peu avant 5h pour espérer atteindre le refuge d’Usciolu vers midi.
Dans la longue montée vers le col, une grosse voix corse crie “N’éclairez pas les chevaux !”. Un membre du parc descend du refuge avec ses quatres bêtes et ses chiens, harnachés de grandes sacoches à provisions vides.
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Premier jour au Sud
Le réveil est difficile ce matin, l’accumulation des étapes se fait sentir. Nous partons tout de même à cinq heure moins le quart, pour une longue montée dont le sommet nous laisse découvrir un magnifique soleil levant.
Aujourd’hui est une étape facile, soleil et terrain roulant au programme. Nous marchons rapidement à travers les collines herbeuses. La brume cependant ne se lève pas sur les montagnes.
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Et la lumière fut
Nous essayons ce matin de nous lever encore un peu plus tôt qu’à l’accoutumée, vers 4h. La préparation est efficace, à 4h45 nous sommes déjà en route. Pas de chance, après seulement quelques dizaines de mètres, je me trompe de route et nous embarque sur le chemin des crêtes au lieu de la tranquille sente de la vallée. Nous passons cependant tranquillement les pics de pierres décharnés, en croisant sur notre route des troupeaux de bovins quelque peu endormis.
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Long way home
La condensation a trempé notre tente cette nuit et le réveil n’est pas très agréable ce matin (après 9h de sommeil tout de même). Nous mettons plus de temps à nous préparer qu’à l’accoutumée car nous devons veiller à ne pas tremper nos affaires au moindre mouvement. Le départ se fait dans une forêt, chemin facile même de nuit.
Une grosse montée nous attend ce matin, avec escalade en prime. Heureusement, je me suis bien endurcit ces derniers jours et ces passages ne sont plus un problème. Nous atteignons le sommet sous le soleil levant. S’ensuit une immense descente à travers les blocs de pierre et les pins.
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Sur la pierre
On ne s’habitue pas facilement aux départs à 5h du matin. Le dortoir où nous avons dormi a été relativement bruyant et nous n’avons pas dormi autant que nous le voulions. Nous nous mettons en route dans la forêt, avant de rapidement rejoindre une rivière que nous traversons.
On m’a prévenu la veille que l’étape est difficile, avec de nombreux passages accidentés. Attaquer les parois rocheuses humides de nuit n’est effectivement pas une partie de plaisir. Je dois me faire violence pour vaincre ma peur du vide et avancer tant bien que mal à flanc de montagne, en évitant de regarder la rivière qui coule bruyamment en contrebas.
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Terreurs Nocturnes
Nous sommes couchés à 19h comme à notre habitude, pour profiter d’un soleil que nous espérons réparateur. Malheureusement, l’orage que nous fuyions depuis trois jours a finalement décidé de se manifester cette nuit. Un orage de montagne, ce ne sont pas quelques éclairs qui illuminent le ciel de temps à autre. C’est une multitude d’éclats, une myriade d’explosions qui embrassent la nuit. Un peu inquiets, nous comptons les secondes entre chaque éclair et sa détonation. À 2h, l’orage est sur nous. À 4h, une sardine lâche, je dois me lever dans la tempête pour amarrer de nouveau la tente. À 5h une pluie diluvienne viens baigner le fond de notre habitation et tremper duvets et matelas.
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No pasarán
Le gardien du refuge a été clair hier : ne passez pas par les crêtes, de l’orage est prévu pour toute la journée. Dommage pour nous car nous voulions profiter du paysage. Raisonnables, nous partons donc vers Bonifatu, par une variante qui permet de rattraper le refuge de Carozzu sans passer par les hauteurs. Le départ se fait à nouveau à la lumière artificielle, à 5h10. Nous sommes nombreux sur le petit sentier qui descend le long de la rivière. Une heure dans le noir, ce n’est pas si drôle. Nous sommes ravis lorsque le soleil se lève.
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A la loupiotte
Le départ a lieu en pleine nuit, à la frontale. Nous sommes nombreux au camping à avoir opté pour un un début de journée entre 5 et 6h. Aussi, dans la montagne endormie, ce sont autant de petits points lumineux que de groupes qui sursautent dans les lacets. La montée est tout de suite raide, annonciatrice de la journée.
Don’t look up
L’aube venue, nous constatons l’ampleur de la tâche qui nous attend. La montagne est un mur sablonneux et aride que nous devons franchir. A mesure que le soleil monte, la chaleur grimpe également et nous suons des litres d’eau.
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